Pour les aidants : soins de support et vêtements adaptés

En France, une personne sur cinq est aidante, soit environ 9,3 millions de proches aidants. Parmi eux, plus de la moitié exerce aussi une activité professionnelle. Pourtant, un aidant sur deux ne se reconnaît pas comme tel, ce qui retarde l’accès aux aides et aux dispositifs de soutien. Les soins de support regroupent tous les accompagnements destinés à améliorer la qualité de vie des malades et de leurs proches, en intégrant les dimensions psychologiques, sociales et pratiques du quotidien. Ils concernent donc autant la personne accompagnée que l’aidant, qui doit trouver des solutions concrètes pour alléger sa charge.
Les besoins des aidants
Accompagner un proche dépendant implique du temps, une charge mentale, des gestes physiques répétés comme la toilette ou l’habillage, ainsi qu’une organisation logistique souvent lourde. L’aidant doit concilier attention affective, sécurité, confort et parfois emploi. Les vêtements standards, non pensés pour ces situations, compliquent encore davantage les gestes d’habillage et augmentent la fatigue.
Le rôle des vêtements adaptés
Un vêtement adapté ou transformé à partir d’un vêtement existant permet de réduire les efforts, de limiter les douleurs et de rendre l’habillage plus fluide. Il simplifie la vie de l’aidant et redonne dignité et confort à la personne aidée. Les ouvertures frontales ou latérales, les fermetures magnétiques ou en velcro, l’élargissement de cols et de tailles ou la suppression de coutures irritantes sont autant de solutions concrètes.
Ce que propose Adapt & Joy
Chez Adapt & Joy, nous adaptons les vêtements que la personne porte déjà. Nous créons des ouvertures discrètes, remplaçons des boutons ou des fermetures compliquées, élargissons les zones qui gênent, ajustons les coupes pour l’assise prolongée en fauteuil, ajoutons des bretelles ou des systèmes pour maintenir une jupe lors du passage aux toilettes. Nous pouvons aussi intégrer des ouvertures spécifiques pour faciliter l’accès à un port-à-cath ou à une stomie. Nos transformations sont discrètes et soignées, respectant toujours le style vestimentaire et l’image de la personne.
Témoignage aidant
Virginie, 58 ans, accompagne son mari atteint d’une maladie neurodégénérative. Alité une grande partie de la journée, il lui est difficile de soulever les jambes ou de se tourner seul. Chaque habillage était une épreuve physique pour elle comme pour lui. Grâce à l’adaptation d’un pantalon avec une ouverture discrète de chaque côté, Virginie peut désormais l’habiller en douceur, sans devoir le manipuler excessivement.
Elle explique :
“Avant, chaque habillage me demandait une dizaine de minutes, beaucoup de force, et finissait souvent par l’épuiser. Depuis l’adaptation, je peux passer son pantalon sans le soulever, en moins de trois minutes. C’est un soulagement énorme pour lui comme pour moi.”

Fatigue et charge mentale des aidants
L’habillage est souvent perçu comme un geste banal, mais pour les aidants, il représente une charge physique et émotionnelle. Se pencher, forcer sur des membres raides, répéter les consignes ou gérer la résistance de la personne entraînent une fatigue importante.
Cette répétition quotidienne peut générer de la frustration, une sensation d’épuisement et accentuer le stress émotionnel. Chaque adaptation qui réduit le nombre de gestes ou le temps passé à habiller apporte un gain concret, mais aussi un allègement psychologique.
Préserver la dignité, réduire les conflits
Au-delà du confort, les vêtements adaptés jouent un rôle clé dans la relation aidant-aidé. Dans certains centres, le temps consacré à l’habillage est une source de tension quotidienne. Les soignants doivent aller vite, les résidents se sentent brusqués, et des conflits peuvent émerger.
Un vêtement adapté rend l’habillage moins intrusif et plus respectueux. La personne conserve son style, se sent habillée “comme d’habitude”, et l’aidant agit avec plus de fluidité et moins de gestes contraints. Le bénéfice est donc autant relationnel que pratique.
Avant / après adaptation : un exemple concret

Prenons le cas d’une personne en fauteuil coque. Avant adaptation, il fallait retirer une partie du maintien pour enfiler un haut, ce qui nécessitait de manipuler le buste et générait de l’inconfort. Après adaptation, le vêtement est conçu avec une ouverture façon blouse d’hôpital, discrète mais accessible, qui permet de glisser le haut sans déplacer la personne.
Résultat : moins de douleur, moins de perte de temps, et une manipulation bien plus douce pour l’aidant comme pour la personne aidée.
Mode d’emploi express pour les aidants
L’habillage doit toujours être adapté à la situation de la personne. En cas de troubles moteurs ou de douleurs comme dans l’arthrose, la SLA ou la maladie de Parkinson, il est conseillé de privilégier l’habillage assis, de commencer par le côté le plus raide ou le plus faible, de choisir des ouvertures frontales ou latérales et de préférer des fermetures faciles à manipuler.
En cas de troubles cognitifs comme la maladie d’Alzheimer, il est préférable de réduire le nombre de choix à deux ou trois tenues, de présenter les vêtements dans l’ordre d’enfilage, de donner des consignes simples étape par étape et de conserver des repères vestimentaires en dupliquant les vêtements préférés.
Pour une personne en fauteuil roulant ou ayant une mobilité très réduite, l’habillage assis est la règle. Les coupes doivent être adaptées à la position assise, sans sur-épaisseurs dans le dos ou aux points d’appui, et les longueurs ajustées pour ne pas gêner les roues ou les repose-pieds.
Lorsque des dispositifs médicaux sont présents, il faut prévoir des ouvertures ciblées. Une ouverture en biais depuis le col facilite l’accès à un port-à-cath, une manche zippée simplifie la pose d’une perfusion, des tailles souples sont plus adaptées en cas de stomie et des poches internes discrètes permettent de maintenir un drain.
Pour les peaux fragiles ou hypersensibles, il est essentiel de choisir des tissus doux et respirants, de supprimer ou recouvrir les coutures et étiquettes irritantes et de préférer des superpositions légères plutôt qu’un gros vêtement lourd.
Ces conseils ne remplacent pas l’avis d’un professionnel de santé. Un ergothérapeute ou un soignant pourra donner des indications précises et personnalisées. La sécurité doit rester une priorité, en évitant par exemple l’habillage debout si le risque de chute est élevé. Enfin, le moment de la journée a son importance. Préparer les vêtements la veille et s’habiller après une période de repos ou après la prise d’un traitement peut rendre le geste plus simple et moins fatigant.
FAQ – Les questions fréquentes des aidants
Comment aider une personne âgée à s’habiller ?
Privilégiez l’habillage assis, utilisez des vêtements amples et des fermetures simples, préparez les vêtements dans l’ordre, et commencez toujours par le côté le plus raide ou le plus faible.
Quelles aides existent pour les aidants en France ?
Il existe l’Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA), les congés proches aidants, ainsi que des plateformes de répit et des associations locales.
Faut-il acheter des vêtements médicaux spécialisés ?
Pas nécessairement. Adapter les vêtements existants est souvent plus économique, mieux accepté par la personne, et respectueux de son identité.
Combien de temps gagne-t-on avec des vêtements adaptés ?
Selon les adaptations, l’habillage peut passer de dix à quinze minutes à seulement trois à cinq minutes, avec moins de fatigue pour l’aidant.
Comment éviter les conflits lors de l’habillage ?
En simplifiant les vêtements, en réduisant les manipulations et en conservant les repères vestimentaires familiers. L’habillage devient alors moins stressant et plus respectueux.
Conclusion
L’habillage est un geste quotidien qui, pour un aidant, peut rapidement devenir une source de fatigue et de tension. Adapter les vêtements permet d’économiser du temps et de l’énergie, mais surtout de préserver la dignité et le confort de la personne accompagnée. Chez Adapt & Joy, nous croyons que chaque vêtement transformé est une aide précieuse, à la fois pour l’aidant et pour son proche.